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rechauffement climatique
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12 septembre 2015

heure d'ete aucune économie d'énergie comme en 1941

 heure_d_ete_1942

ademe_negociation

 

ORDONNANCE_1944

 

 

 

livre vichy

 

Coup d’œil sur cet article

Trois jours plus tard, on se remet toujours péniblement du changement à l'heure d'été. Mais pourquoi diable nous infligeons-nous encore cette torture chaque année, en 2015?

, il serait plus que temps qu'on abandonne cette tradition ridicule et éculée

 «Si vous êtes comme la plupart des Européens , vous avez été endormi toute la journée après avoir perdu une heure de sommeil à cause du changement à l’heure d’été. Et alors que vous luttez pour vous rappeler comment changer l’heure du cadran de votre micro-ondes, vous vous demandez-peut être: pourquoi est-ce qu'on change l'heure?», entend-on dans le segment présenté lors de l'épisode de dimanche et partagé sur la chaîne YouTube de l'émission.

La croyance populaire voudrait que l’heure d’été ait été adoptée pour permettre aux agriculteurs de bénéficier d’une heure de plus pour planter et faire leurs récoltes. Or, c'est absolument faux:

«L’heure d’été a été introduite par les Allemands lors de la Première Guerre mondiale et par le régime de Vichy lors de la deuxième guerre mondiale  comme mesure pour économiser du carburant», apprend-t-on dans le reportage. «Vous avez perdu une heure ce matin à cause du Marechal Petain »

Selon les statistiques, la consommation d'électricité augmente et les accidents de voiture et de travail sont plus nombreux dans la semaine suivant le passage à l'heure d'été. Alors qu'est-ce qui peut bien expliquer le fait que 70 pays à travers le monde respectent encore cette tradition vieille d'un siècle?

Il est pratiquement impossible d'évaluer avec précision l'évolution des implications financières de l'État, des collectivités locales, des départements, des entreprises privées et des clients du secteur de l'électricité. A l'évidence, le budget de l'État a directement ou indirectement beaucoup subventionné les réalisations de systèmes ruraux d'électrification, surtout de 1923 à 1936. Mais il a su dès le début créer un environnement juridique, institutionnel et réglementaire favorables à la mobilisation des financements publics et privés locaux. En contre partie, il imposait progressivement un cadre institutionnel rigoureux, un cahier des charges du concessionnaire, un plafond tarifaire… jusqu'à la nationalisation des entreprises privées. Finalement, on peut penser qu'une partie importante (peut être même la majorité) des ressources financières investies dans l'infrastructure d'électrification rurale provient des clients de l'électricité, et pas des contribuables ! Leurs apports en capital et leurs contributions prélevées sur les kilowattheures consommés ont constitué une ressource renouvelable, en age 4 sur 5 constante progression, à la dimension de la totalité des besoins de 1942 à 1945…..


JORF
 du 22 décembre 1940 page 6214 




LOI 
Loi du 18 décembre 1940 RELATIVE A LA REDUCTION DE LA CONSOMMATION DE L'ELECTRICITE

 

JORF du 22 février 1942 page 774 



ARRETE 
Arrêté du 11 février 1942 PRIS EN APPLICATION DE L'ART. 1 (2E) DE LA LOI DU 18 décembre 1940 SUR LA REDUCTION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE

J’ai eu l’honneur, dans mon précédent rapport, de vous exposer les accords qui étaient intervenus pour faire centraliser le ravitaillement des Armées allemandes cantonnées en France par Quatre Intendants Généraux et restreindre dans la mesure du possible les achats directs par les troupes d’occupation.

Je fais actuellement étudier dans quelles mesures ces dispositions sont réellement appliquées et me propose de vous en informer dans mon prochain rapport.

D’une façon générale le ravitaillement de la population est toujours très difficile en particulier dans la région parisienne. Les services intéressés recherchent s’il n’y aurait pas lieu de réviser les conditions dans lesquelles les denrées sont taxées à Paris, les cours pratiqués en province paraissant relativement plus élevés que ceux qui sont admis dans la capitale.

En vue d’économiser le chauffage et l’éclairage, et de faciliter aux employés leurs achats, la Délégation a décidé, conformément à l’autorisation que vous lui avez donnée, de faire expérimenter dans la région parisienne par les administrations publiques, la journée de travail continue de 10 heures à 17 heures avec une courte interruption de 30 minutes à 3/4 d’heure. L’expérience commencera le 25 novembre et sera poursuivie pendant 3 semaines.

 Seul le marché des câbles, et en particulier ceux à 150 et à 225 KV13, montra des signes de vitalité, en raison de l'interconnexion préconisée par le Groupement de l'électricité en 1938. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si en 1941- 1942 bien des entreprises spécialisées dans le transport d'énergie émirent des obligations pour des montants parfois assez considérables14.

De  1940 et 1943 malgré les lois de réduction de consommation électrique  entraîna une augmentation de la consommation d'électricité en basse tension de 610 millions de KWh, ce qui laisse entendre la présence d'un marché assez dynamique dans le petit appareillage, et en particulier dans l'électro-domestique et l'éclairage15, et cela malgré les pénuries d'énergie se faisant sentir dès 1941.

 

 

Cette politique des  grands travaux avait été relayée quelques jours plus tard par la loi du 11 octobre 1940 relative à l'attribution de prêts aux collectivités pour le financement des travaux entrepris pour lutter contre le chômage (JO du 29 octobre 1940). Grâce à cette loi technique, « les départements, communes, syndicats de communes, associations syndicales autorisées, coopératives agricoles, ports autonomes et chambres de commerce pourront obtenir de l'État, à concurrence d'un montant global de 2 milliards de francs, des prêts à long terme à taux d'intérêt réduits ». Ces chantiers destinés à lutter contre le chômage constituaient l'une des cinq catégories de travaux prioritaires fixées par Vichy à la fin de l'été, les autres catégories étant les grands travaux d'État, la réparation des immeubles endommagés par les bombardements, les chantiers de reconstruction d'immeubles détruits et les opérations de déblaiements.

Si l’on assiste à une légère modification des échanges internationaux entre l’avant-guerre et la période de l’Occupation (en 1938, la France est importatrice d’énergie électrique alors qu’elle devient exportatrice pendant la guerre), les volumes échangés ne sont guère considérables. On n’observe pas une saignée électrique directe au bénéfice du Reich dans la mesure où il n’existe pas d’interconnexion entre les deux réseaux nationaux. En revanche, les prélèvements allemands sont importants en amont là où ils peuvent agir : le charbon. Outre les prélèvements directs – de l’ordre de 30 %, c’est aussi et surtout la répartition hiérarchisée par l’Allemagne, au bénéfice notamment des entreprises travaillant pour son effort de guerre, qui détermine les capacités de production de l’industrie électrique. On entre alors dans une économie de pénurie qui favorise en priorité la consommation industrielle au détriment de la consommation domestique. À partir de 1943, l’intensification des bombardements et des sabotages nécessite la création d’un corps spécial de protection, à l’efficacité incertaine, obligeant les troupes allemandes à une surveillance accrue. Cette guerre électrique vise prioritairement les installations d’interconnexion ou de dispatching bien plus que les unités de production elles-mêmes.

ENTREPRISES D'ÉLECTRICITÉ

(production thermique)

par Alain BELTRAN

Résumé

Sous l'Heure d'Eté en 1942 pas d'économie d'énergie ! mais en 1976 on en réalise d'après l'ADEME....

 

Durant l'Occupation, les Allemands cherchèrent à la fois à favoriser les industries travaillant pour l'armement et à pousser la production charbonnière. La question de l'énergie devenant de plus en plus cruciale, les organismes chargés d'alimenter en charbon les centrales thermiques virent, dans des conditions de plus en plus difficiles, leurs fonctions élargies, tandis que se dégradaient les conditions d'exploitation des centrales.

Abstract

During the Occupation, the Germans sought both to favour those industries involved in armement manufacture, and to boost coal output. As the matter of energy became increasingly crucial, the organisations responsible for ensuring coal supplies to power stations were given - as condition worsened - broader scope, whereas operating conditions for the power stations proved ever more precarious.

Le secteur électrique français comportait un grand nombre de sociétés à partir desquelles s'étaient dégagés quelques grands groupes comme celui dirigé par Ernest Mercier (thermique parisien). Dès 1939 un dispatching national, situé rue de Messine à Paris, avait réglé les mouvements d'électricité afin de rationaliser les usages et économiser le charbon. La volonté d'élever le niveau d'équipement et de consommation français avait d'autre part abouti en 1938 à un plan dit des 3 milliards, essentiellement axé sur de grands équipements hydroélectriques. Il avait à peine été mis à exécution lors de l'entrée en guerre.

Le poids de l'occupant

A grands traits, on peut distinguer une France du sud hydraulique et une France du nord thermique. Dès que les hostilités s'engagèrent, les pouvoirs publics firent logiquement appel aux capacités hydroélectriques dans la mesure où la consommation de charbon était dépendante d'importations belges et britanniques. La part de hydroélectrique devint en conséquence primordiale de 1939 à 1945. Aucune année ne dépassa non plus le niveau de consommation de 1940 mais 1943 fut comparable à 1941. Si la consommation d'électricité recula de près d'un quart en 1944 - la plus mauvaise année - elle varia peu en 1941-1942 par rapport à 1940. Dans la mesure où le nombre de kilowattheures ne cessait de connaître une croissance régulière depuis le début des années vingt, il est manifeste que les années de guerre illustrent malgré tout une rupture complète.

L'importance des prélèvements opérés par l'occupant fut estimée peu après la guerre. Le calcul n'était pas aisé dans la mesure où il faisait surtout intervenir les prélèvements indirects («fourniture d'énergie pour l'exécution des commandes allemandes passées à l'industrie française et la consommation des services français dans la mesure où ils ont été utilisés par les Allemands»)3. L'estimation s'appuya sur une évaluation de la consommation d'énergie de 1 2 groupes industriels et sur la part de travail fourni à l'Allemagne. Très grossièrement, de 1941 à 1943, un quart des ressources électriques françaises auraient été détournées à l'avantage des Allemands. A cela, les calculs officiels d'après-guerre ajoutaient comme conséquences de l'occupation dans le secteur électrique : les enlèvements d'outillage, l'imposition de prix trop faibles (estimé à 15%), le ralentissement de l'équipement (estimé à 21 mois et demi en moyenne), les restrictions, l'insuffisance d'entretien ainsi que les destructions pour faits de guerre.

Le souci constant des occupants fut de favoriser les industries travaillant pour l'armement. Il est donc logique que les services allemands qui mentionnent le plus souvent l'électricité - d'après les archives de Fribourg - soient la Direction de l'économie de guerre et celle de l'armement. Les entreprises françaises qui bénéficiaient d'une priorité dans l'alimentation en énergie électrique étaient les industries d'armement (Ru-Betriebe) et les industries d'approvisionnement (V-Betriebe). La seconde préoccupation de l'occupant consistait à pousser la production charbonnière et à ne pas gaspiller les ressources en précieux combustible. Dès 1940 les Allemands demandaient que soient utilisées les machines les plus performantes afin d'économiser le charbon. Quand ils accrurent leurs efforts militaires et donc leurs besoins en énergie, ils pensèrent sans hésiter à tirer le maximum des ressources françaises, quelle que soit la zone, et au détriment des usages civils si nécessaire. «Il faut donc essayer de détourner vers la zone occupée une partie de l'énergie fournie par les installations de production d'énergie de la zone non occupée»4 pouvait-on lire en février 1941 dans un rapport allemand du groupe «approvisionnement en énergie». Un mois plus tard, quand le Gouvernement français pensa réduire la production de gaz et d'électricité par manque de charbon, les Allemands ne voulurent pas que les usines d'armement en souffrissent (rapport du 27 mars 1941). D'autres solutions furent envisagées comme de remplacer la nouille grasse par de la houille maigre dans les industries contrôlées par la Direction de l'armement et faire passer une partie du personnel du travail de jour au travail de nuit où les disponibilités en électricité étaient réelles (moins de coupures). La surveillance des usines par les troupes d'occupation fut aussi plus étroite à partir du printemps 1941. La gestion directe par l'occupant des usines électriques stratégiques ressort de la même logique.

Mais la question de l'énergie devint de plus en plus cruciale au fil de la guerre avec les pénuries de pétrole, le recul du charbon et un fléchissement de la production

mauvaise année - elle varia peu en 1941-1942 par rapport à 1940. Dans la mesure où le nombre de kilowattheures ne cessait de connaître une croissance régulière depuis le début des années vingt, il est manifeste que les années de guerre illustrent malgré tout une rupture complète.

L'importance des prélèvements opérés par l'occupant fut estimée peu après la guerre2. Le calcul n'était pas aisé dans la mesure où il faisait surtout intervenir les prélèvements indirects («fourniture d'énergie pour l'exécution des commandes allemandes passées à l'industrie française et la consommation des services français dans la mesure où ils ont été utilisés par les Allemands»)3. L'estimation s'appuya sur une évaluation de la consommation d'énergie de 1 2 groupes industriels et sur la part de travail fourni à l'Allemagne. Très grossièrement, de 1941 à 1943, un quart des ressources électriques françaises auraient été détournées à l'avantage des Allemands. A cela, les calculs officiels d'après-guerre ajoutaient comme conséquences de l'occupation dans le secteur électrique : les enlèvements d'outillage, l'imposition de prix trop faibles (estimé à 15%), le ralentissement de l'équipement (estimé à 21 mois et demi en moyenne), les restrictions, l'insuffisance d'entretien ainsi que les destructions pour faits de guerre.

Le souci constant des occupants fut de favoriser les industries travaillant pour l'armement. Il est donc logique que les services allemands qui mentionnent le plus souvent l'électricité - d'après les archives de Fribourg - soient la Direction de l'économie de guerre et celle de l'armement. Les entreprises françaises qui bénéficiaient d'une priorité dans l'alimentation en énergie électrique étaient les industries d'armement (Ru-Betriebe) et les industries d'approvisionnement (V-Betriebe). La seconde préoccupation de l'occupant consistait à pousser la production charbonnière et à ne pas gaspiller les ressources en précieux combustible. Dès 1940 les Allemands demandaient que soient utilisées les machines les plus performantes afin d'économiser le charbon. Quand ils accrurent leurs efforts militaires et donc leurs besoins en énergie, ils pensèrent sans hésiter à tirer le maximum des ressources françaises, quelle que soit la zone, et au détriment des usages civils si nécessaire. «Il faut donc essayer de détourner vers la zone occupée une partie de l'énergie fournie par les installations de production d'énergie de la zone non occupée»4 pouvait-on lire en février 1941 dans un rapport allemand du groupe «approvisionnement en énergie». Un mois plus tard, quand le Gouvernement français pensa réduire la production de gaz et d'électricité par manque de charbon, les Allemands ne voulurent pas que les usines d'armement en souffrissent (rapport du 27 mars 1941). D'autres solutions furent envisagées comme de remplacer la nouille grasse par de la houille maigre dans les industries contrôlées par la Direction de l'armement et faire passer une partie du personnel du travail de jour au travail de nuit où les disponibilités en électricité étaient réelles (moins de coupures). La surveillance des usines par les troupes d'occupation fut aussi plus étroite à partir du printemps 1941. La gestion directe par l'occupant des usines électriques stratégiques ressort de la même logique.

Mais la question de l'énergie devint de plus en plus cruciale au fil de la guerre avec les pénuries de pétrole, le recul du charbon et un fléchissement de la production

En province de 30-40%. A la fin de 1941 l'absence d'hydroélectricité provoqua la chute des stocks. La production hydraulique fut en baisse de 15% en 1942 par rapport à 1941 et la production thermique dut venir à la rescousse (hausse de 19%). La production charbonnière elle-même ne retrouva pas son niveau d'avant-guerre (pour une base 100 en 1938, la production arrivait à l'indice 86 en 1940, 92 en 1941 et 1942, 89 en 1943 et 56 en 1944). En 1944 enfin, les effets conjugués du froid, des sabotages et des bombardements eurent des conséquences catastrophiques sur la production d'électricité.

Dans de telles conditions, la destination du charbon devenait particulièrement délicate : fallait-il le destiner à la production thermique pour pallier les insuffisances de l'hydraulique ou le réserver à la sidérurgie et à la chimie ? L'Office Charbonnier des Secteurs Electriques résumait avec justesse ce dilemme constant : «étant donné les disponibilités actuelles, il est impossible de satisfaire à la fois les besoins actuels des secteurs et ceux de l'industrie. Il y a un arbitrage à faire, qui ne peut-être fait que par une décision gouvernementale, décision compliquée par les priorités dont jouissent certaines industries privilégiées»7. Entre les besoins de l'industrie et ceux de la production d'électricité, la question de la destination du charbon fut sans cesse posée. Quelquefois les besoins de la métallurgie l'emportèrent (début 1940 d'où une réduction sur les contingents pour l'électricité), quelquefois, devant les défaillances hydrauliques, l'Office de Répartition augmenta dans de très fortes proportions le contingent alloué aux secteurs électriques (fin 1941 -début 1942) au détriment des autres Groupements, notamment celui de l'Industrie. Cela n'excluait pas le nécessaire recours aux restrictions mais, finalement, lorsqu'on examine la répartition du charbon entre 1938, 1942 et 1943, on constate que les grands bénéficiaires furent les chemins de fer et la production d'énergie au détriment des usages domestiques et de l'industrie8. En fait, la consommation des centrales électriques dépassa en 1942 et 1943 le niveau de 1940. Le choix dans la destination des ressources charbonnières finit donc par privilégier la production électrique, goulot d'étranglement dont dépendait toute une série d'activités. En conséquence l'industrie ne reçut en moyenne que 61,3% en 1941 et 57,2% en 1942 de ses attributions de 1940. Mais «en fait la réduction porte sur l'industrie de la zone occupée qui n'a reçu que 52,8% en 1941 et 48,6% en 1942 de ses attributions de 1940. L'industrie des départements du Nord et du Pas- de-Calais se trouvant hors du contrôle de l'ORC et celle de la zone sud ayant été satisfaite à 86,9% en 1941 et 83,9% en 1942 de ses besoins de 1940» précisait un rapport10 de l'OCSE de 1943. Cet affaiblissement de l'approvisionnement industriel devenait finalement un handicap pour l'occupant lui-même : «Mais alors que les besoins des chemins de fer étaient réguliers et prévisibles, ceux du gaz et de l'électricité étaient inconstants et de forte amplitude. Qui supportait les écarts ?... Restait l'industrie. Alors que la courbe «foyers domestiques» a un tracé déclinant linéaire, la sienne est des plus sinueuses. Or ses fluctuations reproduisent en négatif celles du secteur électrique dans une symétrie parfaite. C'est donc ici que le système achoppait. Tout renforcement de l'un entraînait l'affaiblissement de l'autre. Les Allemands butèrent sur l'obstacle»

Des conditions d'exploitation difficiles

Les conditions d'exploitation des usines électriques furent difficiles tout au long de la guerre et eurent tendance à s'aggraver au fil des années. Les usines thermiques n'avaient droit qu'à un charbon de médiocre qualité à forte teneur en cendres (en général 15% pouvant aller jusqu'à 25 ou 30%). D'une part ces charbons limitaient la production à cause des difficultés à évacuer les mâchefers. D'autre part la poussière de charbon, très abrasive, provoquait une usure anormale du matériel (en particulier pour les chaudières et les séchoirs). De ce fait, on estimait dans la région parisienne que les chaudières n'étaient utilisées qu'à la moitié de leur puissance. Le manque de matières premières (ou leur rareté, quand ce n'était pas leur médiocre qualité) a touché le secteur électrique comme bien d'autres. A l'extrême fin de la guerre, les travaux de toutes sortes étaient plus que compromis : «les attributions de matières premières (fer, cuivre, aluminium, ciment) ont été réduites dans un rapport de 10 à 1 ou de 20 à 1. L'arrêt complet des travaux doit donc être envisagé à très bref délai12» déclarait sèchement le Directeur d'une société de distribution à la fin de l'année 1943.

Quant aux questions de main-d'œuvre, les sources consultées sont rarement explicites. En général la pénurie d'effectifs était plus ou moins compensée par l'embauche de personnel temporaire mais l'absence de spécialistes venus du secteur électrique restait dramatique (le thermique a des besoins en main-d'œuvre beaucoup plus importants que l'hydraulique). Dans le thermique parisien le gonflement des effectifs peut être suivi à travers l'exemple de la Sogelec (usines de production - plutôt anciennes - au nord et au sud de la capitale). En juin 1939 l'effectif de la société se montait à 476 statutaires. L'embauche d'agents temporaires commença dès mars 1940. En novembre 1940 l'effectif était tombé à 442 statutaires (la différence venait des mises à la retraite et de 12 agents relevés de leurs fonctions) mais il y avait 35 prisonniers et 5 membres du personnel dont on était sans nouvelles. L'effectif réel était donc en baisse de 15% par rapport à juin 1939. La proportion correspond au recensement partiel en zone occupée de septembre 1940 que cite Alan S. Milward13. Pour un échantillon de 542 firmes qui fournissent du gaz et de l'électricité, le total de l'emploi du premier semestre 1939 était de 35 275, celui d'août 1940 de 30 229 soit un recul de 14%. Les effectifs de la Sogelec atteignirent leur niveau le plus bas en novembre 1941 avec 366 statutaires. Puis ils augmentèrent à cause d'un nombre sans cesse plus important d'embauchés provisoires : 98 agents temporaires en décembre 1941, 177 en juillet 1942. Les mélanges de charbon, la marche poussée des usines et l'absence de spécialistes demandaient un surcroît de main-d'œuvre, mais peu qualifiée en général. En mai 1944 les effectifs se montaient à 695 agents mais baissaient sensiblement dans la seconde moitié de 1944 (589 en octobre). A l'inverse durant toute l'année 1945 les effectifs de la Sogelec ont gonflé pour atteindre au 1er décembre 1945 le chiffre record de 1 045 agents dont 435 temporaires (et une vingtaine de prisonniers allemands). L'une des dernières mentions sur le personnel fait allusion au manque d'encadrement à la fin de la guerre (départs et mesures de révocation).

A ces difficultés croissantes, les faits de guerre (bombardements, sabotages, destructions dues au passage des troupes combattantes) ajoutèrent d'autres épreuves. Lesdestructions de voies de chemin de fer et de gares de triage provoquèrent bien entendu une asphyxie croissante en combustible : «la situation depuis le commencement du mois est une situation de détresse. Ce n'est pas que le charbon manque, mais on ne peut l'expédier des mines du Nord et le débit en provenance des Mines du centre et du midi est insuffisant. D'autre part les apports d'énergie hydraulique - bien que lliydraulicité soit encore favorable - sont très réduits en raison des coupures de lignes d'interconnexion» écrivait le Comité de Contrôle de l'Office Charbonnier des Secteurs Electriques le 12 mai 1944. Pendant l'été 1944 la situation fut dramatique. Les sabotages sur les lignes de transport avaient provoqué une totale coupure entre la région parisienne et les ressources hydroélectrique des Alpes et du Massif Central. Fin juillet, les fournitures de Kembs cessaient. La centrale de Gennevilliers était arrêtée faute de charbon et celles de Saint-Denis et d'Ivry n'avaient guère que deux à trois jours de stock.

Quelle que soit la nature de la société, quels que soient les efforts fournis, les entreprises électriques échappèrent difficilement, surtout dans le thermique, à des comptes désastreux. Le Nord-Est Parisien écrivait pour son exercice 1944 que «depuis 1919, c'est-à-dire pratiquement depuis l'origine de la société, le compte de profits et pertes présente pour la première fois un solde débiteur». En conséquence les travaux nécessaires furent remis à plus tard, à la fois à cause de l'insuffisance des produits financiers et aussi de la pénurie en matières premières ou matériels nécessaires. L'effort pour le thermique supposait de toute façon d'importantes importations. Cet élément allait marquer les décisions de l'immédiat après-guerre en faveur de ressources nationales

 

 

 

 

 

A l’origine de l’utilisation de l’heure d’été, le secteur a été présenté comme gagnant. Rapidement, des études européennes ont montré le contraire, et par la suite, d’autres études faites ailleurs sont allées dans le même sens.

 

Actuellement, en France, l’ADEME s’efforce de trouver des avantages énergétiques à l’heure d’été, en allant jusqu’à prétendre qu’elle fait économiser du chauffage dans l’habitat, ce qui fait de ses publications une exception mondiale.

 

Des lampes économes existaient déjà quand la décision relative à l’heure d’été fût prise en 1975. On aurait pu à l’époque annoncer que les économies d’éclairage liées à l’heure avancée (1 h de consommation par jour de la période « été » au maximum) devraient s’effondrer avec l’utilisation de ces lampes peu consommatrices ; mais puisque aucune réflexion n’a accompagné la décision…L’ACHED a expliqué l’enjeu, mais l’Administration s’est arrangée pour étouffer sa voix. La Commission européenne s’est référée à la question sans lui donner d’importance.

 

DOMAINE DE L’ÉCLAIRAGE: Les études, dans leur ensemble, admettent que l’heure d’été entraîne certaines économies d’éclairage, mais seule l’ACHED a expliqué très tôt (dès 1989) que ce type d’économie diminue avec l’utilisation des lampes performantes. L’ADEME est finalement venue à admettre une telle évidence, avec 18 ans de retard (en 2007, dans un rapport européen). Cependant, l’effet de l’efficacité énergétique des lampes reste minoré dans les études qu’elle présente, comme il sera expliqué par la suite.

 

Les premières évaluations officielles des économies d’éclairage en France étaient de 1300 Gwh, qui pour l’ADEME valaient 300.000 Tep, car elle utilisait la correspondance 1Gwh = 222 Tep (Tep signifie Tonne d’Equivalent Pétrole). Plus tard, ce furent des évaluations plus modestes : Ainsi celle de 400 Gwh qui apparait, pour la première année d’application, dans le rapport de la Députée Mme Ségolène ROYAL. Pour l’année 1988, Mme la députée rend compte de la dernière évaluation de EDF : 690 Gwh (PJ n° 9 ter).

Le rapport de Mme ROYAL rappelle aussi le diagnostic du rapport de 1989 de la Commission européenne, qui estime « infime » et « même pas établi avec certitude » le solde énergétique de l’impact de l’heure d’été (voir encore la PJ n° 9 ter).

 

L’Institut de recherches sur l’Energie de Munich a estimé à 576 Gwh l’économie d’électricité réalisée en Allemagne (RFA, étude de BOUILLON) pour la première année d’application de l’heure avancée d’été, en 1980, dans un pays dont la population, le niveau de vie et la latitude étaient très proches des nôtres à l’époque (PJ n°10).

 

SURCONSOMMATIONS D’ÉNERGIE INDUITES PAR L’HEURE D’ÉTÉ   

Les études françaises ont ignoré toute surconsommation jusqu’à une époque récente. Par contre la RFA a très tôt évalué à 342 Gwh la surconsommation due au CHAUFFAGE entraînée par l’heure d’été, surconsommation qu’elle situe dans les semaines de transition du début de printemps et de la fin de l’été (à cette époque, le début de l’automne se situait quelques jours seulement avant le retour à l’heure d’hiver). (Voir encore la PJ n°10).

De son côté, l’Université libre de Bruxelles (étude de W. HECK) a évalué à 22.000 Tep les surconsommations d’énergie d’origine fossile liées au supplément de TRAFIC causé le soir par le régime « heure d’été ». Ce supplément de trafic est indéniable puisque l’heure d’été est...

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(page 10)

...censée augmenter les possibilités de loisirs le soir (possibilités d’autant plus probables pour les familles aisées qui se rendront à des installations privées, les installations publiques fermant assez tôt en général). A la même époque, en Belgique, les économies d’éclairage liées à l’heure d’été étaient estimées à 32.000 Tep. Ces surconsommations (chauffage, trafic) se produisent certainement dans d’autres pays de l’UE. Ce sont les 3 cinquièmes des économies d’éclairage, et seulement pour les surconsommations de chauffage (PJ n°11).

Pour les surconsommations de carburant, on peut penser qu’elles représentent les 2 tiers des économies d’éclairage. Ce qui voudrait dire que dans leur ensemble 3/5E + 2/3E= 19/15E soit 1,26 E, E étant l’économie d’éclairage, les surconsommations dépassent nettement l’économie.

 

Des surconsommations de CLIMATISATION ont été mesurées, en même temps que celles de chauffage, par KOTCHEN & GRANT, dans leur étude concernant une partie de l’Etat d’Indiana (USA). Cette partie de l’Indiana venait d’introduire pour la première fois l’heure d’été, tandis que l’autre moitié pratiquait déjà le système (ainsi sa consommation d’électricité a servi de témoin). D’après les résultats de ces chercheurs, l’heure d’été a entraîné une surconsommation de 1% de l’électricité domestique… Et Ils n’ont pas mesuré l’impact sur la climatisation du tertiaire (PJ n°12) ni sur la consommation des véhicules.

- Un tableau réalisé par YU FOONG CHONG & al pour un document de l’Université de Cambridge (RU) montre que parmi les études de divers pays réalisées dans les 15 dernières années (dont celle de KOTCHEN), le nombre de celles indiquant une surconsommation globale d’électricité par l’effet de l’heure avancée d’été est supérieur à celui des études estimant une économie globale (4 contre 2), auxquelles s’ajoutent 2 études concluant à une absence d’effet (PJ n°13). Aucune de ces études ne prend en compte les effets sur la circulation des véhicules.

- D’autres surconsommations évidentes, mais pas encore mesurées, ou ignorées par l’ADEME, comme l’ETALEMENT DES REPAS en raison des différentes situations des membres d’une même famille, en particulier des familles d’agriculteurs qui restent aux champs très tard (afin de compenser le retard apparent de la disparition de la rosée du matin). Ainsi les plaques chauffantes ou les fours sont remis en fonction pour un deuxième repas.

Important : la surconsommation de la climatisation des véhicules privés ou publics.

 

EN RESUMÉ: Au vu des différents études réalisés dans l’ensemble des pays  utilisant l’heure avancée d’été, les surconsommations (pour le chauffage et le trafic) dépassent certainement les économies d’éclairage au moins dans les pays développés (économies correspondantes à un parc de lampes incandescentes classiques). Dans le cas des pays à niveau de vie modeste ou faible, généralement situés dans des zones à climat plus chaud en période « été » (2), les surconsommations dues au trafic et à la climatisation sont surement moins fortes, mais il en est de même pour les économies d’éclairage et ceci pour deux raisons :

- la durée du jour en période « été » reste assez proche de la durée de la nuit naturelle

- l’utilisation très répandue depuis longtemps de tubes fluorescents qui consomment cinq fois moins que les lampes à incandescence (et donc économisent cinq fois moins quand ils ne sont pas allumés).

 

Pratiquement toutes les études référencées ont été réalisées dans des situations où le PARC DE L’ECLAIRAGE est majoritairement composé de lampes incandescentes classiques, dont la fabrication est maintenant interdite à l’intérieur de l’UE. Et il est sûr que ces lampes seront abandonnées dans l’ensemble des pays du monde, étant donné la montée du prix des énergies primaires. Depuis l’automne 2012, la fabrication de tous les modèles de lampes incandescentes classiques est interdite dans toute l’UE. Il est légitime de conclure que le bilan énergétique global de l’heure d’été sera de plus en plus négatif dans le monde, par un dépassement _____________________________________________________________________________________(2) - Note : Peu de ces pays ont accepté l’heure d’été, très pénible pour leurs travailleurs (exemple le Queensland en Australie, où les travaux agricoles ont justifié l’abandon du système)

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important des surconsommations d’énergie face aux économies déclinantes. En effet, même si les technologies de chauffage et de motorisation des véhicules progressent, elles n’ont pas bénéficié d’une révolution technologique comparable à celle des lampes d’éclairage.

 

Un autre aspect de la question est très valorisé par l’ADEME : il s’agit de l’effet de l’avancement de l’heure sur le pic de consommation électrique du soir, lequel se situe régulièrement autour de 19h, heure légale. L’ADEME prétend qu’il y a un effet de réduction d’un Gwh du pic de consommation du soir, lié à l’heure d’été ; mais l’étude de « Energies demain » présenté par l’ADEME contient seulement un graphique relatif à la question, pas clair et point concluant.

Pour cet impact il faut aussi tenir présent que son importance sera très diminuée (divisée par cinq, dans un avenir proche), par l’utilisation par les usagers de lampes efficaces, consommant moins d’électricité pour une heure de fonctionnement (pour les fluo-compactes, et les LED aussi, seulement 20% de la consommation des lampes incandescentes classiques fournissant le même éclairage) (3).

Cet effet sur le pic de consommation ne dure pas toute la période « été » : car le rallongement naturel des jours entre l’équinoxe de printemps et le solstice d’été fait que l’heure de lumière retardée par l’heure avancée (la dernière) est de plus en plus tardive (ensuite, elle « remonte », entre ce solstice et l’équinoxe d’automne). Les tableaux joints, réalisés par l’ACHED, montrent que cet effet se limite à deux mois de la période « été ». Quant à la première heure d’avance, elle a un effet plus important (voir nos explications sur nos tableaux et sur l’étude de « Energies demain » (PJ n° 14 ter).

 

L’Association Non a l’Heure d’été en France et en Europe  opine que les consommateurs doivent être davantage éduqués pour une meilleure utilisation de leurs appareils électriques, en étalant leurs temps de fonctionnement. Il faut aussi leur suggérer de ne pas trop utiliser les fours électriques le soir (le samedi ou le dimanche midi serait préférable), de « précuire » dans la mesure du possible, de faire souvent la cuisine à la poêle ou au wok (cuisson rapide…), de finir les cuissons des aliments avec des plaques électriques éteintes, en mettant à profit leur inertie thermique…et de dégeler au moins partiellement les surgelés quelques heures à l’avance (il faut le faire dans le frigo, qui récupère ainsi les frigories des surgelés).

NB. Lors d’une réunion sur le thème de l’énergie, y a une vingtaine d’années, la présidente de l’ACHED avait suggéré de dégeler les surgelés avant cuisson, ce qui fut estimé négligeable. Ce mois de novembre 2012, le journal « Ouest – France »  le propose… Peut-être que dans vingt ans on estimera mieux nos appréciations sur les heures avancées ?

 

Pour finir, voici un effet pervers très vraisemblable de l’heure avancée d’été : C’est…  

LE DETOURNEMENT DES USAGERS DES SOLUTIONS ÉCOLOGIQUES DES TRANSPORTS, transports collectifs, covoiturage, bicyclette, marche à pied… Explication : la fatigue entraînée par le lever trop matinal et le retard fréquent des départs vers le travail ou l’école, ou du moins la difficulté de se lever et de partir encore plus tôt par rapport à l’heure légale (pour se rendre à la gare ou attendre l’autobus scolaire), font céder à la facilité des déplacements en voiture personnelle. La France est l’un des pays où le taux d’occupation des véhicules particuliers est parmi les plus faibles.

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(3) – L’effet de l’avancement de l’heure ne dure pas toute le période « été », puisque l’heure de lumière repoussée vers le soir est de plus en plus tardive, de 21h à 22h autour du solstice d’été, de 20h30 à 21h30 un mois avant. Dès la fin mars, le soleil se couche après 20h légales en région parisienne L’effet de la 2ème heure d’avance a lieu entre 19h et 20h (effet d’économie, puisque les familles allument normalement l’éclairage environ 30 mn avant le coucher du soleil). Dans ce sens, l’effet de la première heure d’avance est plus intéressant que celui de la deuxième (l’actuelle « heure d’été »). A la fin avril, la 2ème heure d’avance apporte de la clarté après 20h, quand le pic de consommation est passé.

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Une autre question importante : Le Ministère de l’Industrie et l’ADEME ont généralement utilisé le FACTEUR 222 pour traduire le Gwh d’électricité économisée sur l’éclairage par le biais de l’heure avancée d’été. C’est ainsi que les 1.300 Gwh annoncés au départ donnaient le célèbre chiffre de 300.000 Tep.

Mais si les économies ont  été obtenues sur l’électricité nucléaire, c’est un autre facteur, plus bas, qui doit être utilisé, celui de 86. En effet, le facteur 222 est utilisé seulement dans la supposition que l’électricité économisée viendrait de la combustion du pétrole, avec un rendement typique d’environ 0,40. Les 300.000 Tep deviennent à peine plus de 115.000.

 

LA DERNIERE ÉTUDE ÉFFECTUÉE POUR  L’ADEME par la société « Énergies demain » est très critiquable. Expliquons d’abord que cette étude n’a pas été effectuée par mesure des consommations économisées ou ajoutées : Ses résultats ont été obtenus par modélisation, c’est-à-dire en utilisant une représentation mathématique de la réalité.

Or, les modèles mathématiques doivent être « validés », par comparaison des résultats correspondant à certains paramètres avec des résultats mesurés directement. Une fois validé, on peut se servir du modèle pour d’autres données ; mais malgré la validation du modèle, les résultats d’une modélisation comportent souvent une marge importante d’erreur (l’étude relativement récente de KOTCHEN & GRANT, par contre, a été réalisée par mesures sur le terrain).

L’étude de « Energies Demain » est relativement modeste quand il s’agit évaluer les économies d’éclairage : 440 Gwh (en 2009) entre résidentiel (321 Gwh) et tertiaire (119 Gwh). Mais pour l’année 2030, elle annonce encore 340 Gwh d’économies d’éclairage, soit seulement 100 Gwh de moins 21 ans après 2009. Pourtant, l’ADEME assure que l’utilisation des lampes efficaces a bien été prise en compte. Elle suppose peut-être que les lampes à incandescence classiques – déjà interdites à la vente - seront remplacées par d’autres lampes à incandescence à peine plus efficaces et déjà mises sur le marché, des halogènes celles-là, consommant seulement 25% de moins que les incandescentes classiques pour un même éclairage.

Bien sûr, l’ADEME n’explique pas cette ruse ; mais elle apparaît clairement quand elle donne les prévisions des économies d’éclairage liées à l’heure d’été en 2030 : nous avons rapporté leurs prévisions (voir plus haut) : Elles seraient de 340 Gwh contre 440 Gwh en 2009, soit d’à peine 25% moins importantes.

Cependant, il est indéniable que la plupart des usagers préfèreront remplacer leurs incandescentes par des LEDS (diodes électro-luminescentes) ou des fluocompactes qui maintenant peuvent avoir la même forme arrondie. Puisque le coût de l’électricité va augmenter fortement dans les prochaines années, les consommateurs préféreront des lampes vraiment économes et les économies liées à l’heure d’été diminueront d’autant.

Ces lampes contiennent un peu de mercure ; il faut donc les recycler, comme les appareils de téléphonie mobile, lesquels contiennent des composés dangereux ou rares.

De plus, d’après des expertises de la commission européenne, les lampes fluo-compactes évitent le rejet dans l’environnement de mercure (et autres polluants), en quantité plus importante que le mercure qu’elles contiennent, en raison de leur faible consommation d’énergie, ceci si on prend en compte toute la durée de leur vie : Car les combustibles utilisés pour la production d’électricité contiennent des éléments polluants, lesquels sont libérées pour la production d’ électricité, qui est toujours une énergie secondaire.

Si l’on en croit le bilan de « Energies Demain – ADEME », il n’y aurait pas d’utilisateurs de LEDS ni de lampes fluocompactes en 2030, quand toutes les anciennes incandescentes seraient grillées, mais seulement l’autre type de lampes incandescentes qui se diffuse, des halogènes « new-look » bien moins économes que les fluocompactes (seulement 25% de réduction de la consommation, contre 80% pour les fluocompactes, par rapport aux incandescentes traditionnelles)…alors que les consommateurs ont intérêt à alléger leurs factures de consommation !

- A côté de ces économies d’éclairage, l’ADEME annonce  des économies de climatisation de 169 Gwh dans le tertiaire, à  cause des matinées plus fraîches.  Si on la croit, il faut admettre que, inversement, le résidentiel consomme davantage pour le refroidissement (soirées plus chaudes) quand leurs habitants y sont et essayent de dormir. L’ADEME donne un chiffre de 124 Gwh pour ces surconsommations, soit un gain faible pour la climatisation globale des bâtiments (45 Gwh).

 - Concernant le chauffage, l’ADEME prétend que celui du résidentiel diminue avec l’heure avancée d’été, et ceci de manière importante, 121 Gwh ! Alors que dans tous les autres pays ayant fait des études, on note des importantes surconsommations de chauffage (+ 8% au Royaume-Uni d’après l’Institut ADAS…). Des surconsommations de chauffage se produiraient cependant dans le tertiaire selon le rapport ADEME, bien que faibles (36 Gwh).

Cette nouvelle étude faite pour l’ADEME contredit le résultat d’un étude précédente que la société « Tribu énergie » avait réalisée pour le même organisme : Cette autre étude, présentée dans le rapport de 2007 de la Commission européenne, attribuait un montant de 14 Gwh aux surconsommations de chauffage entrainées par l’heure avancée d’été…soit 20 fois moins que le montant évalué en 1981 par l’étude allemande de BOUILLON !

 

Comment se fait-il que 2 études ADEME (2007 et 2009) donnent des résultats si différents en chiffres et allant dans des sens opposés ? S’est-on servi du même modèle dans les deux cas, ou bien d’un modèle différent? C’est aussi par modélisation que BOUILLON  a obtenu 342 Gwh de surconsommations de chauffage comme effet de l’heure d’été en 1980 en RFA.

En résumé, pour l’ADEME on aurait en 2030 le bilan suivant: 45 Gwh d’économies de climatisation (169 moins 124) et 85 Gwh d’économies de chauffage (121 moins 36), s’ajoutant aux  340 Gwh d’économies d’éclairage pour faire 470 Gwh au total (PJ n° 14 - des extraits de l’étude de « Energies demain » et dans PJ n°14 bis des tableaux élaborés par l’ACHED concernant l’effet de la 1ère et de la 2ème heures d’avance sur le pic de consommation de 19h).

 

Il y a beaucoup d’invraisemblances dans ce bilan prévisionnel « Energies Demain – ADEME »…

En résumé : Les économies de chauffage ne sont pas admissibles, au vu des autres études. Celles de climatisation (uniquement signalées par l’ADEME) ne devraient pas, dans le meilleur des cas, dépasser les surconsommations de chauffage, surconsommations évaluées partout ailleurs.  Les économies d’éclairage sont sûrement compensées par les surconsommations pour le trafic (surcroît et climatisation accrue). Bref, bilan nul actuel, négatif dans le futur, par l’effet des lampas économes.

BILAN AU VU DES AUTRES TRAVAUX DE PAR LE MONDE. Si on tient compte des surconsommations de chauffage (étude BOUILLON et autres), de celles pour le trafic accru (HECQ) et de celles pour la climatisation des habitations (KOTCHEN ET GRANT), le solde est sûrement déjà négatif. Il le sera davantage dans l’avenir, car les économies d’éclairage iront en diminuant. Les économies de climatisation dans le tertiaire (ADEME) s’opposent aux dépenses très vraisemblables de la climatisation des véhicules (que l’ACHED a demandé à la Commission de l’UE d’évaluer), lesquels circulent à des heures plus chaudes lors du « rush » du soir, l’inverse le matin n’entrainant pas une économie, car de toutes manières alors il ne fait pas assez chaud.

 Question incontournable : Quel est l’effet de 1ère heure d’avance de notre actuelle heure légale ? L’ADEME n’en parle pas et semble l’ignorer. Mais puisque la France vante le système  « heure d’été simple » auprès d’autres états, l’ADEME ne pourrait pas nier que, même sans changement, il y a un effet énergétique de la 1ère heure d’avance, affectant toute l’année, (4). L’Allemagne a étudié les effets de son « heure d’été simple », comme nous l’avons déjà dit: elle a évalué, au début des années 80, une économie d’éclairage de 576 Gwh, à l’époque où les lampes économes étaient peu diffusées

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(4) – Déjà en 1916, lors du 1er débat sur l’avancement de l’heure en période « été », le principal avantage avancé était l’économie d’éclairage pour cette heure d’été « simple » (Voir la PJ n°14 ter)

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Certainement l’effet sur l’éclairage de l’avancement global de l’heure légale française en période « été » est environ le double que celui de la deuxième heure. Les surconsommations entrainées sont aussi doubles, comme la RFA avait calculé pour le chauffage dans l’étude BOUILLON (voir l’une des pages de l’extrait de son étude, jointe à ce rapport). Si le système actuel est maintenu en France nous aurons un solde vraiment très négatif en 2030.

Néanmoins on doit apprécier une certaine prudence de la part de l’ADEME, quand elle admet que la combinaison de certaines incertitudes pourrait amener à des évolutions vers un impact globalement négatif de l’heure d’été, que ce soit en termes de consommations énergétiques ou d’émissions de CO2.

Mais cette heure d’été aggrave l’Ozone et le dioxyde d’azote de plus de 40% et 60% combinee avec la vapeur d’eau des centrales nucléaires pour faire fonctionner les climatiseurs…

 

Voyons maintenant les secteurs où se trouvent les « effets pervers » des changements d’heure et des heures avancées : santé, accidents, travail, environnement, prévisions météorologiques et quelques autres.

  RESUMÉ: Au vu des différents études réalisés dans l’ensemble des pays  utilisant l’heure avancée d’été, les surconsommations (pour le chauffage et le trafic) dépassent certainement les économies d’éclairage au moins dans les pays développés (économies correspondantes à un parc de lampes incandescentes classiques). Dans le cas des pays à niveau de vie modeste ou faible, généralement situés dans des zones à climat plus chaud en période « été » (2), les surconsommations dues au trafic et à la climatisation sont surement moins fortes, mais il en est de même pour les économies d’éclairage et ceci pour deux raisons :

- la durée du jour en période « été » reste assez proche de la durée de la nuit naturelle

- l’utilisation très répandue depuis longtemps de tubes fluorescents qui consomment cinq fois moins que les lampes à incandescence (et donc économisent cinq fois moins quand ils ne sont pas allumés).

 

Pratiquement toutes les études référencées ont été réalisées dans des situations où le PARC DE L’ECLAIRAGE est majoritairement composé de lampes incandescentes classiques, dont la fabrication est maintenant interdite à l’intérieur de l’UE. Et il est sûr que ces lampes seront abandonnées dans l’ensemble des pays du monde, étant donné la montée du prix des énergies primaires. Depuis l’automne 2012, la fabrication de tous les modèles de lampes incandescentes classiques est interdite dans toute l’UE. Il est légitime de conclure que le bilan énergétique global de l’heure d’été sera de plus en plus négatif dans le monde, par un dépassement

 

 En France les petits-fils des collabos perdurent et soutiennent cette mesure comme symbole de la collaboration entre la France et l’Allemagne et le dernier tour des élections doit sanctionner ce gouvernement…..

Devrait-on abolir les changements d'heure?

Oui
Non

 

 

Vote

Oui  76.52%  (8753 votes)  

 

Non  23.48%  (8231 votes)  

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